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Photo du rédacteurLe Bouard Avocats

Évolution du droit de la concurrence : Adaptations du calendrier des négociations commerciales pour 2024

Dans le contexte actuel du droit de la concurrence en France, l'année 2024 s'avère être une période charnière, marquée par des adaptations significatives dans le calendrier des négociations commerciales. Ces modifications, prévues par la législation française, influent de manière substantielle sur la dynamique entre distributeurs et fournisseurs, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME).


Cet article a pour dessein d'examiner en profondeur ces évolutions récentes, d'en dégager les implications essentielles pour les acteurs du marché, et de mettre en lumière les défis et opportunités spécifiques auxquels les PME doivent faire face dans ce nouveau cadre réglementaire.


II. Changements dans le calendrier des négociations commerciales en droit de la concurrence


A. Modifications législatives pour 2024 dans les négociations commerciales


L'année 2024 introduit des modifications substantielles dans le cadre des négociations commerciales, principalement dans le secteur du commerce de détail à dominante alimentaire. Ces changements, inscrits dans la législation française, révisent les délais et les procédures pour la conclusion des accords commerciaux entre distributeurs et fournisseurs.


En vertu de ces nouvelles dispositions, pour les entreprises avec un chiffre d'affaires inférieur à 350 millions d'euros, la date limite pour la signature des conventions commerciales est avancée au 15 janvier 2024, alors que pour les entreprises dépassant ce seuil, la date butoir est fixée au 31 janvier 2024. Cette distinction vise à accorder un avantage aux PME en leur permettant de négocier et de conclure des accords commerciaux dans un délai plus court, favorisant ainsi une concurrence plus équitable sur le marché.


B. Comparaison avec les réglementations précédentes en lien avec les négociations commerciale


Cette réforme représente un changement notable par rapport aux pratiques antérieures. Auparavant, les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs devaient s'achever avant le 1er mars de chaque année, conformément à la loi du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises, étendue par la loi « dite Chatel » du 3 janvier 2008 à l'ensemble des relations commerciales. Ces délais antérieurs visaient déjà à protéger les PME, mais les nouvelles dispositions de 2024 vont plus loin en offrant des délais encore plus courts pour les entreprises de moindre envergure, réagissant ainsi aux défis économiques actuels, notamment l'inflation.


Ces adaptations législatives marquent un effort de l'État pour rééquilibrer les relations commerciales en faveur des petites structures, en reconnaissant les défis particuliers auxquels elles font face dans un marché dominé par de grands groupes. L'objectif est de permettre une intégration plus rapide des baisses de prix sur les produits de grande consommation, bénéficiant ainsi à l'économie dans son ensemble.


Les modifications apportées au calendrier des négociations commerciales pour 2024 constituent une évolution notable dans le droit de la concurrence en France. Elles reflètent une volonté de soutenir les PME dans un contexte économique en mutation, tout en cherchant à maintenir un équilibre compétitif sur le marché. Ces changements, tout en étant spécifiques à l'année 2024, pourraient poser les bases pour de futures réformes dans les relations commerciales en France. En 2024, il pourra être interessant de se faire accompagner d'un avocat en droit des affaires afin d'être conseillé au mieux dans vos négociations commerciales.



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III. Impacts sur les relations entre distributeurs et fournisseurs


A. Impact des nouvelles dates butoirs sur la dynamique commerciale


L'instauration de nouvelles dates butoirs pour les négociations commerciales en 2024 a introduit une dynamique modifiée dans les relations entre distributeurs et fournisseurs en France. La distinction entre les entreprises selon leur chiffre d'affaires modifie profondément le paysage des négociations. Pour les PME, dont le chiffre d'affaires est inférieur à 350 millions d'euros, l'avancement de la date limite à mi-janvier leur confère une flexibilité accrue et une capacité à réagir plus rapidement aux fluctuations du marché.


En revanche, pour les grandes entreprises, la date butoir de fin janvier établit une période de négociation plus restreinte, nécessitant une planification et une exécution plus efficaces des stratégies commerciales.


B. Effets sur les accords commerciaux


  • Pour les PME : L'avancement des dates pour les PME signifie une opportunité d'engager des négociations dans un cadre temporel moins concurrentiel, leur permettant potentiellement d'obtenir des conditions plus favorables. Cela pourrait se traduire par des accords plus avantageux en termes de prix d'achat, de conditions de paiement ou d'exclusivités de distribution.

  • Pour les grandes entreprises : Les grandes entreprises, confrontées à une date butoir plus rapprochée, doivent désormais orchestrer leurs négociations dans un laps de temps plus court, ce qui peut accroître la pression et l'intensité des discussions. Cela peut entraîner des négociations plus stratégiques et potentiellement plus compétitives, où chaque partie cherchera à maximiser ses avantages dans un délai réduit.

  • Effet sur le marché : Ces changements peuvent également influencer la structure globale du marché. Les PME, bénéficiant de conditions plus favorables, pourraient voir leur position sur le marché se renforcer, ce qui pourrait éventuellement conduire à une plus grande diversité de produits et services disponibles pour les consommateurs. Par ailleurs, les grandes entreprises pourraient être amenées à réévaluer leurs stratégies d'approvisionnement et de distribution pour s'adapter à cette nouvelle temporalité.


L'impact des nouvelles dates butoirs de négociation sur les relations entre distributeurs et fournisseurs en 2024 est significatif. Il offre des opportunités et présente des défis pour les acteurs du marché, qu'ils soient petits ou grands. La capacité des entreprises à s'adapter à ce nouveau calendrier sera déterminante pour leur réussite dans un environnement commercial en évolution.


IV. Conséquences spécifiques pour les PME


La réforme des négociations commerciales en 2024 en France, avec l'avancement des dates butoirs, présente des défis et opportunités spécifiques pour les petites et moyennes entreprises (PME). Cette réforme, qui introduit un calendrier différent pour les entreprises selon leur taille, a des implications importantes sur la manière dont les PME peuvent négocier et conclure des accords avec les distributeurs.


A. Défis pour les PME


  • Compétition avec les grands groupes: Les PME pourraient se trouver en difficulté pour négocier des accords avantageux avec les distributeurs, notamment si les grandes entreprises concluent leurs accords en premier. Les budgets des distributeurs pourraient être en grande partie préemptés par les grands groupes, laissant moins de marge de manœuvre pour les PME.

  • Réduction de la visibilité des produits: Les PME craignent que la réduction de la période de négociation ne limite leur capacité à garantir une bonne visibilité de leurs produits dans les rayons des grandes surfaces. Ce problème est particulièrement aigu pour les entreprises dont les produits ne sont pas considérés comme des produits de grande consommation.

  • Distorsion de concurrence: La Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF) a exprimé des inquiétudes quant à une possible distorsion de concurrence. Les PME, ne bénéficiant pas des mêmes ressources que les grands groupes, pourraient se retrouver désavantagées dans le cadre de cette nouvelle réglementation.


B. Opportunités pour les PME


  • Négociations anticipées: Pour les PME dont le chiffre d'affaires est inférieur à 350 millions d'euros, la possibilité de mener des négociations dès le début de l'année pourrait permettre d'intégrer plus rapidement les baisses de prix des matières premières dans leurs accords commerciaux.

  • Accès amélioré au linéaire: La loi vise à offrir aux PME un accès plus équitable au linéaire, c'est-à-dire aux étagères des grandes surfaces. Ceci pourrait se traduire par une meilleure présence de leurs produits dans les rayons.

  • Prise de décision rapide et flexible: Les PME, généralement plus agiles que les grands groupes, pourraient tirer profit de leur capacité à prendre des décisions rapidement pour s'adapter aux nouvelles règles et tirer avantage de la situation.


Les modifications législatives de 2024 présentent à la fois des opportunités et des défis pour les PME françaises. Tandis que ces changements visent à offrir une meilleure répartition des chances dans les négociations commerciales, les PME doivent faire preuve de réactivité et d'adaptabilité pour naviguer dans ce nouveau paysage réglementaire.


V. Réponse de l'industrie et perspectives d'avenir


La réforme des négociations commerciales de 2024 a suscité des réactions variées de la part des principaux acteurs du marché en France. Ces modifications, centrées sur un avancement des dates butoirs pour les négociations, ont été adoptées avec l'objectif de permettre aux consommateurs de bénéficier plus rapidement des baisses de prix sur les produits de grande consommation. Cependant, cette réforme ne concerne que les relations avec les fournisseurs dont le chiffre d'affaires dépasse un certain seuil, laissant de côté une grande partie des petites et moyennes entreprises.


Les acteurs industriels majeurs, notamment dans le secteur agroalimentaire, ont globalement accueilli favorablement ces changements, voyant dans cette réforme une opportunité d'intégrer plus rapidement les baisses des prix des matières premières dans leurs contrats. Néanmoins, certains expriment des réserves quant à la capacité de cette mesure à réellement impacter le pouvoir d'achat des consommateurs, étant donné les contraintes et les délais serrés imposés pour les négociations.


Du côté des PME, l'inquiétude prédomine face à la possibilité de se retrouver en position désavantageuse par rapport aux grandes entreprises. La crainte est que les négociations précoces des grandes entreprises consomment une part significative des budgets de la grande distribution, réduisant ainsi les opportunités pour les PME d'accéder aux linéaires et de négocier des conditions favorables.


VI. Conclusion sur les négociations commerciales pour 2024


La réforme du calendrier des négociations commerciales pour 2024 représente une étape importante dans le droit des affaires en France. Elle témoigne d'une volonté d'adapter le cadre réglementaire aux réalités économiques actuelles, en particulier la nécessité de lutter contre l'inflation. Cependant, cette réforme soulève des questions quant à son impact réel sur les différents acteurs du marché, notamment les PME.


L'avenir dira si cette réforme permettra une juste répartition des avantages entre les différents acteurs économiques et si elle contribuera effectivement à améliorer le pouvoir d'achat des consommateurs. Ces évolutions législatives pourraient également ouvrir la voie à d'autres ajustements dans les années à venir, en fonction de leur efficacité et de l'évolution du contexte économique.


La réforme des négociations commerciales de 2024 en France est donc un sujet complexe, reflétant les multiples facettes des interactions économiques et les défis de l'adaptation réglementaire dans un environnement commercial en constante évolution.


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