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La liquidation amiable : comprendre et réussir la procédure

La liquidation amiable constitue une procédure par laquelle une société, en cessation volontaire d’activité, organise elle-même la liquidation de ses actifs afin de solder ses comptes.


C’est un mécanisme issu du droit des sociétés, à ne pas confondre avec la liquidation judiciaire, qui intervient lorsque l’entreprise est en état de cessation des paiements. La liquidation amiable présente un avantage majeur : elle permet de clore sereinement l'activité de l'entreprise, en toute transparence et en maîtrisant les étapes du processus.


Ce guide s’adresse aux entrepreneurs et dirigeants d’entreprise qui envisagent de mettre un terme à leur activité ou qui souhaitent simplement comprendre les tenants et aboutissants de la liquidation amiable.


Que ce soit par nécessité ou par choix stratégique, il est important d’appréhender les spécificités de cette procédure afin de la mener à bien, dans le respect des obligations légales et fiscales. La bonne gestion de ce processus peut permettre d’éviter des complications ultérieures, notamment vis-à-vis des créanciers, des partenaires commerciaux, et de l'administration fiscale.



liquidation amiable d'une entreprise


1. Qu’est-ce qu’une liquidation amiable ?


Définition de la liquidation amiable


La liquidation amiable est une procédure par laquelle les associés d'une société décident de mettre fin à l'existence de celle-ci de manière volontaire et consensuelle. Contrairement à la liquidation judiciaire, elle n’est pas imposée par une situation d’insolvabilité, mais résulte d’une décision prise en assemblée générale, souvent à l'unanimité ou selon les dispositions statutaires. 


L'objectif est de liquider les actifs de l'entreprise, de rembourser les dettes et de répartir le solde éventuel entre les associés. Ce processus s'inscrit dans le cadre de l'article L. 237-1 du Code de commerce, qui encadre les conditions de dissolution des sociétés commerciales.

Le liquidateur, désigné par les associés ou prévu par les statuts, prend en charge la gestion de cette phase de liquidation.


Son rôle est de réaliser l’actif de la société, c'est-à-dire de vendre les biens, recouvrer les créances et procéder au paiement des dettes. Ce professionnel agit dans l’intérêt de l’entreprise et de ses créanciers, et sa mission prend fin à la clôture des opérations de liquidation.


Différence entre liquidation amiable et liquidation judiciaire


Il est fondamental de distinguer la liquidation amiable de la liquidation judiciaire. La liquidation amiable est une démarche volontaire, initiée par les associés, lorsque la société dispose d'un actif suffisant pour régler ses dettes.


En revanche, la liquidation judiciaire, régie par l'article L. 640-1 du Code de commerce, intervient lorsqu’une entreprise se trouve en état de cessation des paiements, c'est-à-dire lorsqu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.


Dans ce cas, la procédure est imposée par un tribunal compétent et implique la nomination d'un liquidateur judiciaire, qui prendra en charge la réalisation de l’actif et le règlement des créanciers.


Contexte juridique et économique


La liquidation amiable s’inscrit dans un contexte juridique bien défini, offrant aux associés une certaine autonomie et flexibilité pour mettre fin à l'activité de leur société. Elle s'applique généralement aux sociétés qui souhaitent mettre un terme à leur existence pour des raisons économiques, telles qu’une cessation d’activité, un désaccord entre associés ou la réalisation de l'objet social de l'entreprise.


Cette procédure permet de maîtriser les coûts, d'éviter l’intervention d’un tribunal, et d’organiser la fin de la société de manière ordonnée et sereine.


Ainsi, la liquidation amiable se présente comme une solution adaptée et sécurisée pour les sociétés en bonne santé financière souhaitant organiser leur dissolution dans un cadre légal.


Tableau comparatif des différences entre la liquidation amiable et la liquidation judiciaire :

Critères

Liquidation amiable

Liquidation judiciaire

Origine de la procédure

Décision volontaire des associés, prise en assemblée générale

Imposée par le tribunal en cas de cessation des paiements

Situation financière de la société

Société solvable, capable de régler l'ensemble de ses dettes

Société en état de cessation des paiements, incapable de faire face à son passif exigible

Rôle du liquidateur

Nommé par les associés ou prévu par les statuts ; il peut s’agir d’un associé, d’un tiers ou du dirigeant lui-même

Désigné par le tribunal ; il s'agit généralement d'un mandataire judiciaire

Contrôle de la procédure

La procédure est sous le contrôle des associés

La procédure est contrôlée par le tribunal de commerce

Durée de la procédure

Variable, selon les dispositions prises par les associés

Dépend des délais judiciaires et de la complexité de la situation

Pouvoirs des associés

Les associés conservent un certain pouvoir et interviennent notamment pour approuver les comptes de liquidation

Les associés perdent la majorité de leurs pouvoirs de décision

Paiement des créanciers

Les créanciers sont payés au fur et à mesure de la réalisation des actifs

Les créanciers sont payés selon l’ordre de priorité fixé par le tribunal

Publicité de la procédure

Nécessite des formalités de publicité légale, mais reste moins visible

Plus médiatisée, car la décision du tribunal est publiée dans les journaux d'annonces légales

Frais de la procédure

Moins coûteuse, les frais étant généralement limités aux démarches administratives

Plus onéreuse en raison des frais de justice, honoraires du liquidateur judiciaire, etc.

Clôture de la procédure

Lorsque tous les actifs sont réalisés et les dettes payées, la société est radiée

Décidée par le tribunal, soit pour insuffisance d’actif, soit une fois le passif apuré

2. Pourquoi mettre en place une liquidation amiable ?


Les raisons les plus courantes


Plusieurs motifs peuvent amener les associés d'une société à décider de procéder à une liquidation amiable. En premier lieu, la fin d'activité constitue un motif fréquent : l'objet social de l'entreprise a été atteint, ou les perspectives de développement sont épuisées. Dans ce cas, la poursuite de l'activité n'a plus de sens économique.


Un désaccord entre associés est également un motif courant, notamment lorsque les divergences de vues rendent impossible la gestion sereine de la société. Lorsqu’aucune solution de conciliation ne se dessine, la liquidation amiable permet de mettre un terme à ces conflits tout en évitant les frais et les contraintes d'une procédure contentieuse.


Enfin, le projet de restructuration peut inciter les associés à choisir la liquidation amiable. Il s'agit par exemple d'une réorganisation du groupe, d’une fusion, ou d’un transfert d'activité vers une autre entité. La liquidation amiable offre alors une solution souple pour mettre fin à la société concernée, dans un cadre maîtrisé.


Avantages par rapport à d’autres types de liquidation


La liquidation amiable présente des avantages significatifs par rapport à la liquidation judiciaire. Tout d’abord, elle permet aux associés de conserver un contrôle total sur la procédure. La désignation du liquidateur est libre et les modalités de liquidation peuvent être ajustées selon les besoins de la société, conformément aux articles L. 237-2 et suivants du Code de commerce.


De plus, la liquidation amiable offre l’avantage d'être moins coûteuse et moins traumatisante qu’une liquidation judiciaire, puisqu’elle ne nécessite pas l'intervention d'un tribunal, ni d’un liquidateur judiciaire. Elle permet également d’éviter le risque de sanctions liées à l'état de cessation des paiements.


Les enjeux fiscaux et sociaux


Sur le plan fiscal, la liquidation amiable permet de maîtriser les conséquences liées à la cessation d’activité. Les plus-values réalisées lors de la cession des actifs sont soumises à un régime fiscal particulier, mais le liquidateur a la possibilité de les optimiser. Concernant les salariés, la liquidation amiable offre un cadre plus serein pour gérer les licenciements, dans le respect des dispositions du Code du travail.


Ainsi, la liquidation amiable s'avère une option privilégiée lorsque les associés souhaitent mettre un terme à l'activité de leur société de manière ordonnée, efficace et dans le respect de leurs intérêts financiers et patrimoniaux.


3. Comment se passe une liquidation amiable ? Quelle est la procédure ?


Étape 1 : La décision de dissoudre la société


La première étape de la liquidation amiable repose sur la décision de dissoudre la société, qui doit être prise par les associés en assemblée générale extraordinaire (AGE). Conformément à l'article L. 237-1 du Code de commerce, cette décision requiert généralement une majorité qualifiée, définie par les statuts de la société.


À défaut de dispositions particulières, un vote à la majorité des deux tiers des associés est nécessaire. L’AGE doit être convoquée par le représentant légal de la société, et les motifs de la dissolution, ainsi que les modalités de liquidation, doivent être inscrits à l'ordre du jour.


Cette décision entraîne la dissolution de la société, laquelle entre alors en phase de liquidation amiable. Il est impératif que cette dissolution soit publiée dans un journal d'annonces légales dans le département du siège social de la société, conformément à l'article R. 210-16 du Code de commerce.


Étape 2 : La nomination du liquidateur


Une fois la décision de dissolution adoptée, les associés procèdent à la nomination du liquidateur. Ce dernier peut être un associé, un tiers ou le dirigeant de la société. Son rôle est défini par l'article L. 237-12 du Code de commerce, et consiste à réaliser l’actif de la société, régler le passif, et représenter la société en liquidation.


La désignation du liquidateur doit également faire l’objet d’une publication dans un journal d'annonces légales, ainsi qu’une déclaration auprès du greffe du tribunal de commerce.


Étape 3 : La réalisation des actifs et le paiement des dettes


Le liquidateur est chargé de la réalisation des actifs, c’est-à-dire de la vente des biens et droits appartenant à la société. Ces opérations visent à dégager les fonds nécessaires pour honorer les dettes sociales. Le liquidateur doit alors procéder au paiement des créanciers en respectant l'ordre de priorité prévu par la loi. À ce stade, il est essentiel de tenir un inventaire complet et de veiller à la transparence des opérations de liquidation.


Étape 4 : La clôture des comptes et la répartition du boni de liquidation


Une fois l'ensemble des actifs réalisés et les dettes payées, le liquidateur établit les comptes de liquidation. Ces comptes, qui doivent refléter fidèlement la situation de la société, font l'objet d'un rapport présenté à l'assemblée des associés.


En cas d’excédent d’actif, on parle de boni de liquidation, qui sera réparti entre les associés en fonction de leurs droits respectifs. La validation des comptes de liquidation marque la fin de la mission du liquidateur.


Étape 5 : La formalité de radiation de la société


La dernière étape consiste à procéder à la radiation de la société du Registre du commerce et des sociétés (RCS). Cette formalité, prévue par l'article R. 123-129 du Code de commerce, doit être effectuée par le liquidateur, dans un délai d’un mois suivant la clôture des opérations de liquidation. La société perd alors sa personnalité morale et cesse définitivement d'exister.


Ce processus de liquidation amiable, bien qu'encadré par la loi, permet aux associés de maîtriser la dissolution de leur société en toute autonomie, tout en respectant les obligations légales et fiscales.


4. Quels sont les différents types de liquidation ?


Liquidation amiable vs liquidation judiciaire


La distinction entre liquidation amiable et liquidation judiciaire repose principalement sur la situation financière de l’entreprise et le cadre dans lequel la procédure est initiée. Voici les principales différences :


  • Liquidation amiable :


    • Procédure volontaire engagée par les associés.

    • Applicable lorsque la société est solvable et peut honorer ses dettes.

    • Contrôlée par les associés, sans intervention du tribunal.

    • Liquidateur choisi par les associés, qui gère l’ensemble du processus.

    • Encadrée par les articles L. 237-2 et suivants du Code de commerce.


  • Liquidation judiciaire :


    • Imposée par un tribunal lorsque la société est en état de cessation des paiements.

    • Le liquidateur judiciaire, nommé par le tribunal, prend en charge la réalisation des actifs et le règlement des créanciers.

    • Procédure plus longue et contraignante, marquée par un contrôle juridictionnel strict.

    • Régie par les articles L. 640-1 et suivants du Code de commerce.


Autres formes de dissolution (fusion, absorption, etc.)


Outre les liquidations, d'autres formes de dissolution existent, chacune avec ses particularités :


  • Fusion :

    • Réunion de deux sociétés distinctes pour n’en former qu’une seule.

    • La société absorbée cesse d'exister, tandis que son patrimoine est transmis à la société absorbante.


  • Absorption :

    • Variante de la fusion, où une société en rachète une autre.

    • L'ensemble des actifs et passifs de la société absorbée est intégré par la société absorbante.


  • Transmission universelle de patrimoine (TUP) :

    • Dissolution sans liquidation, applicable lorsque le patrimoine de la société dissoute est entièrement transféré à son associé unique (article 1844-5 du Code civil).

    • Permet d'éviter les formalités de liquidation.


Les situations dans lesquelles chaque type s’applique


Chaque forme de liquidation ou dissolution s’adapte à des situations précises :


  • Liquidation amiable :

    • Convient lorsque les associés souhaitent mettre fin à l’activité de leur société de manière volontaire, en l’absence de difficultés financières.


  • Liquidation judiciaire :

    • Recommandée en dernier recours pour les entreprises en difficulté financière, afin de solder les dettes sous le contrôle du tribunal.


  • Fusion et absorption :

    • Privilégiées pour des stratégies de croissance, d'optimisation de ressources, ou de recherche de synergies économiques.


  • TUP :

    • Utilisée pour des réorganisations internes ou des simplifications de structure au sein d’un groupe de sociétés.


5. Qui paie les dettes en cas de liquidation amiable ?


Rôle du liquidateur dans le paiement des créanciers


Dans le cadre d'une liquidation amiable, c’est au liquidateur que revient la tâche essentielle de procéder au paiement des créanciers. Ce dernier, désigné par l'assemblée générale des associés conformément à l'article L. 237-2 du Code de commerce, dispose d'un rôle central.


Sa mission est de réaliser l'actif de la société, c’est-à-dire de convertir les biens et créances en liquidités, afin de désintéresser les créanciers.


Il agit en qualité de mandataire de la société, et doit faire preuve de diligence et de transparence dans la gestion des fonds. Le liquidateur est tenu de respecter l'ordre de priorité des paiements et ne peut procéder à des paiements arbitraires ou partiels sans risquer de voir sa responsabilité engagée.


Ordre de priorité des paiements


Le paiement des dettes obéit à un ordre de priorité strict, défini par les articles L. 643-8 et suivants du Code de commerce. Le liquidateur doit respecter cet ordre afin de garantir l’équité entre les créanciers :


  • Créanciers privilégiés : Ce sont les créanciers bénéficiant d’un privilège ou d’une sûreté, tels que les salariés pour le paiement des salaires impayés, ou encore le Trésor public et les organismes de sécurité sociale pour les cotisations dues. Le paiement de ces créanciers doit intervenir en priorité, avant toute autre dette.


  • Créanciers hypothécaires et chirographaires : Les créanciers hypothécaires (détenteurs d'une hypothèque sur un bien de la société) sont payés après les créanciers privilégiés. Ensuite, viennent les créanciers chirographaires, qui ne bénéficient d'aucune garantie spécifique. Ces derniers sont payés en dernier, proportionnellement aux sommes restant disponibles.


Il est essentiel que le liquidateur respecte scrupuleusement cet ordre. Toute dérogation à ce principe expose le liquidateur à des sanctions et à l’engagement de sa responsabilité civile voire pénale.


Les risques encourus en cas d'insolvabilité


Si la société en liquidation amiable ne dispose pas de suffisamment d’actifs pour honorer l’ensemble de ses dettes, elle est alors en état de cessation des paiements. Dans ce cas, le liquidateur a l’obligation de déclarer la cessation des paiements auprès du tribunal compétent, en application de l'article L. 640-4 du Code de commerce.


La procédure de liquidation amiable est alors convertie en liquidation judiciaire. Le liquidateur engage sa responsabilité s'il retarde volontairement cette déclaration ou s'il privilégie certains créanciers au détriment d'autres. En cas de fraude ou de gestion fautive, il peut être tenu de combler le passif sur ses propres deniers.


Ainsi, la liquidation amiable exige rigueur, respect des règles et parfaite transparence dans la gestion des fonds, sous peine d’engager la responsabilité du liquidateur et de compromettre la clôture sereine de la société.


6. Combien de temps dure la procédure de liquidation amiable ?


Durée moyenne de chaque étape


La durée d'une liquidation amiable varie en fonction de la complexité des opérations à effectuer. En règle générale, elle s’étend sur 6 à 12 mois. La procédure débute par la décision de dissolution prise lors de l’assemblée générale extraordinaire, suivie de la nomination du liquidateur.


Ensuite, la réalisation des actifs et le paiement des dettes prennent généralement plusieurs mois, en fonction de l'importance du patrimoine à liquider. La clôture des comptes et la répartition du boni de liquidation interviennent une fois ces étapes accomplies.


Les facteurs qui peuvent allonger ou raccourcir la procédure


Plusieurs facteurs influencent la durée de la liquidation amiable :


  • Volume et nature des actifs à réaliser : Une société disposant de nombreux biens ou de créances à recouvrer nécessitera plus de temps.

  • Nombre de créanciers : Plus le nombre de créanciers est important, plus les opérations de paiement s'allongent.

  • Litiges éventuels : La résolution de conflits entre associés ou avec des créanciers peut prolonger la procédure.


Les délais légaux à respecter


Le liquidateur doit convoquer l’assemblée générale pour approuver les comptes de liquidation dans un délai de 3 ans (article L. 237-9 du Code de commerce). Au-delà de ce délai, tout associé peut saisir le tribunal pour clôturer la liquidation, ce qui accentue l'importance d’un suivi rigoureux des opérations.


7. Quelles sont les conditions nécessaires pour procéder à une liquidation amiable ?


Conditions légales


Pour engager une liquidation amiable, la société doit remplir plusieurs conditions légales :


  • Décision des associés : La dissolution doit être approuvée lors d’une assemblée générale extraordinaire, à la majorité requise par les statuts (souvent les deux tiers des voix).

  • Absence de passif exigible : La société ne doit pas être en état de cessation des paiements, c'est-à-dire qu’elle doit pouvoir régler ses dettes avec ses actifs disponibles (articles L. 237-2 et suivants du Code de commerce).

  • Désignation d'un liquidateur : Le liquidateur doit être nommé par les associés pour mener les opérations de liquidation.


Les obligations comptables et fiscales préalables


Avant de procéder à la liquidation, certaines obligations comptables et fiscales doivent être respectées :


  • Établissement des comptes annuels : Ils doivent être arrêtés à la date de dissolution.

  • Déclaration fiscale : La société doit déclarer la cessation de ses activités auprès des services fiscaux et s’acquitter de ses obligations fiscales (TVA, impôts, etc.).


Cas particuliers


Certains cas particuliers peuvent compliquer la liquidation amiable :


  • Conflit entre associés : Si un désaccord persiste, la nomination du liquidateur peut être contestée, ralentissant la procédure.

  • Existence de dettes en cours : Si la société présente des dettes impayées, il est impératif de les régler avant d'envisager la liquidation. Sinon, la procédure peut basculer en liquidation judiciaire.


8. Qu’est-ce que le boni de liquidation ?


Définition et explication du concept de boni liquidation


Le boni de liquidation désigne l'excédent de l'actif net qui subsiste après la liquidation d'une société, une fois que toutes les dettes et charges ont été réglées, et que le capital social a été restitué aux associés. Il s’agit donc du solde positif qui reste à l’issue de la liquidation, et qui constitue une plus-value pour les associés. Ce concept est encadré par l’article 1844-9 du Code civil.


Calcul du boni de liquidation


Le calcul du boni de liquidation est simple en apparence. Il s’effectue en déduisant l’ensemble des dettes, frais de liquidation et montant du capital social de la valeur totale des actifs réalisés lors de la liquidation. La formule est la suivante :


  • Boni de liquidation = Actif net de liquidation – Capital social initialement apporté


Comment le boni est réparti entre les associés


Le boni de liquidation est réparti entre les associés au prorata de leur participation au capital social, sauf clause contraire prévue dans les statuts de la société. Ainsi, chaque associé reçoit une part proportionnelle à son investissement initial.


Les implications fiscales du boni de liquidation


D’un point de vue fiscal, le boni de liquidation est assimilé à une plus-value mobilière et est imposé comme tel. Les associés sont redevables de l'impôt sur le revenu sur leur part de boni, au taux forfaitaire de 30 % (prélèvement forfaitaire unique, également appelé "flat tax"), incluant l’impôt sur le revenu (12,8 %) et les prélèvements sociaux (17,2 %).


9. Quelles sont les formalités de publication et d’enregistrement d’une liquidation amiable ?


Dépôt des documents auprès du greffe du tribunal de commerce


La première formalité consiste à déposer certains documents auprès du greffe du tribunal de commerce. Il s’agit principalement du procès-verbal de l’assemblée générale ayant décidé la dissolution et nommé le liquidateur.


Ce dépôt doit être effectué dans un délai d’un mois à compter de la décision, conformément à l'article R. 237-1 du Code de commerce. Le liquidateur doit également remettre une copie de ses pièces d’identité et un formulaire M2 dûment complété. Ce dépôt permet l’inscription de la dissolution au Registre du commerce et des sociétés (RCS).


Annonces légales : quand et où les publier


La dissolution de la société doit faire l’objet d’une publication dans un journal d’annonces légales (JAL) du département du siège social de la société. Cette publication doit être réalisée dans un délai de 30 jours après la décision de dissolution.


L’avis doit contenir les informations essentielles : dénomination sociale, forme juridique, adresse du siège, montant du capital, identité du liquidateur, et lieu où les documents seront déposés. Une seconde publication sera requise à la clôture de la liquidation.


Les frais associés aux formalités


Les frais liés à ces formalités comprennent :


  • Frais de greffe : Environ 200 € pour l’enregistrement de la dissolution.

  • Publication dans un JAL : Variable, entre 100 € et 150 € par publication.


Ces démarches sont incontournables pour assurer la régularité de la liquidation amiable.


10. Quels sont les avantages et inconvénients de la liquidation amiable ?


Voici un tableau synthétique qui met en lumière les avantages et inconvénients de la liquidation amiable, tout en les comparant à la liquidation judiciaire :

Critères

Avantages de la liquidation amiable

Inconvénients de la liquidation amiable

Simplicité

Procédure simplifiée, les démarches sont moins complexes qu'une liquidation judiciaire.

Nécessite tout de même des formalités administratives (publications, dépôts au greffe).

Rapidité

La procédure est généralement plus rapide, car elle n'implique pas de contrôle judiciaire.

Peut être retardée si le liquidateur ne parvient pas à réaliser les actifs rapidement.

Coût maîtrisé

Frais moins élevés, car elle évite les honoraires d’un liquidateur judiciaire.

Coûts liés aux publications légales et aux formalités à respecter.

Contrôle des opérations

Les associés gardent le contrôle de la procédure et peuvent choisir leur liquidateur.

Le liquidateur reste responsable et engage sa responsabilité en cas de faute.

Possibilité de maîtriser les opérations

Flexibilité dans la gestion des actifs, le paiement des créanciers et la répartition du boni de liquidation.

Risque de conflits entre associés, notamment en cas de désaccord sur le partage du boni.

Risques financiers

Moins de risques financiers puisque la société doit être solvable.

En cas de découverte de dettes non prévues, cela peut compliquer la liquidation.


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