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  • Photo du rédacteurLe Bouard Avocats

Mise à pied du salarié : comprendre les implications et les procédures

La mise à pied d'un salarié est une mesure disciplinaire que peut prendre un employeur dans divers contextes. Elle se décline principalement en deux formes : la mise à pied conservatoire et la mise à pied disciplinaire. Cet article a pour objectif d'analyser ces deux types de mise à pied, leurs motifs, conséquences, durées, ainsi que leur impact sur la fiche de paie du salarié concerné.



mise à pied disciplinaire du salarié


Définition et différences entre mise à pied conservatoire et disciplinaire


Face à certaines situations de manquements ou de fautes graves commises par un salarié, l'employeur peut décider de mettre ce dernier à pied. La mise à pied consiste alors en la suspension temporaire du contrat de travail, avec ou sans maintien de la rémunération. Il existe cependant des différences notables entre la mise à pied conservatoire et la mise à pied disciplinaire.


Mise à pied conservatoire


La mise à pied conservatoire est prononcée en attente d'une décision finale sur l'éventuelle sanction définitive. Elle intervient généralement en cas de faute grave ou lourde du salarié, quand sa présence au sein de l’entreprise est jugée incompatible avec la poursuite normale de son activité. Cette mesure permet à l’employeur de disposer du temps nécessaire pour enquêter ou organiser un entretien préalable à une sanction tout en écartant provisoirement le salarié.


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Mise à pied disciplinaire


La mise à pied disciplinaire, quant à elle, constitue une sanction en réponse directe à un comportement fautif avéré de la part du salarié. Contrairement à la mise à pied conservatoire, cette forme de suspension vise à pénaliser le salarié pour son indiscipline ou ses irrégularités. Ce type de mise à pied ne saurait excéder une durée définie par le règlement intérieur de l'entreprise, souvent limitée à quelques jours.


Motifs et causes de la mise à pied


Les raisons pouvant motiver une mise à pied sont variées et souvent liées à la nature et à la gravité de la faute commise. Voici quelques exemples concrets :


  • Faute grave : une conduite susceptible de justifier une mise à pied conservatoire, comme un vol ou une agression

  • Faute lourde : inclut des comportements intentionnels visant à nuire à l’entreprise

  • Absentéisme répété : absence injustifiée répétée sans motif valable

  • Non-respect des consignes de sécurité : met en danger les collègues ou l’environnement de travail

  • Insultes ou violences verbales/physiques : atteinte directe à la dignité d’un collaborateur ou supérieur hiérarchique



Conséquences de la mise à pied pour le salarié


Les répercussions d’une mise à pied vont bien au-delà de la simple suspension du contrat de travail et peuvent avoir un impact non négligeable sur le statut et la vie professionnelle du salarié. Cela affecte aussi la relation de travail globalement.


En premier lieu, le salarié mis à pied n’a plus accès à son poste de travail ni aux moyens mis à disposition par l’entreprise durant toute la période de suspension. De plus, selon qu’il s’agisse d’une mise à pied conservatoire ou disciplinaire, le salarié peut également voir son salaire suspendu pendant cette période. Toutefois, si après instruction du dossier aucune faute grave n’est finalement reconnue, le salarié doit être indemnisé et retrouver l’intégralité de son salaire pour la période de mise à pied conservatoire.


Durée légale et préconisations de la mise à pied


Le Code du travail n’impose pas de limite précise à la durée d’une mise à pied conservatoire. Cependant, celle-ci doit rester proportionnelle au temps nécessaire pour permettre à l’employeur de mener son enquête ou l’entretien préalable avant prise de décision finale. Dès lors qu’une décision est instaurée, la mise à pied prend fin et laisse place soit à une autre sanction, soit à la reprise du travail.


  • Mise à pied conservatoire : limité au temps d’enquête (généralement six mois)

  • Mise à pied disciplinaire : fixée par le règlement intérieur, allant de 1 à 7 jours


Impact de la mise à pied sur la fiche de paie


L’inscription d’une mise à pied sur la fiche de paie nécessite de suivre des règles strictes pour éviter d’engendrer des incompréhensions ou litiges éventuels. En termes de formalisation, plusieurs éléments doivent apparaître distinctivement :


  • Le nombre de jours correspondant à la mise à pied

  • Le montant déduit au prorata temporis

  • Une mention explicite précisant qu’il s’agit d’une mise à pied disciplinaire ou conservatoire


Pour l’employeur, il est crucial de veiller à maintenir la transparence sur la fiche de paie afin d’éviter tout différend futur avec le salarié concerné. Les recalculs concernant les cotisations sociales et fiscales doivent aussi être précisément ajustés pour refléter la période de suspension.

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